Ce lundi démarre la Semaine pour l’emploi des personnes handicapées. C’est le moment phare dans l’année pour sensibiliser le plus grand nombre. En effet, même avec un handicap léger, décrocher un job reste difficile ! Et une fois en poste ? Des cadres racontent.
Sommaire
ToggleUn bon accueil… et après ?
Après de longs mois de recherche, voire plusieurs années de galère, ils sont enfin embauchés au poste auquel ils peuvent prétendre. Généralement, les cadres handicapés sont bien accueillis : ils peuvent bénéficier d’un poste spécialement aménagé et leur arrivée a été préparée en interne. Mais les premières semaines sont parfois difficiles. De la part de leurs collègues, trop de sollicitude peut gêner. La sympathie que je suscitais me troublait. Était-ce à cause de mon handicap ou avaient-ils sincèrement envie de me découvrir ? , raconte Béatrice. Du coup, je voulais me faire un peu oublier pour que l’on me juge uniquement sur mes compétences.
Lever les tabous et les préjugés.
La solution est peut-être de parler sans détours de son handicap, de la façon dont on le gère. La clé pour se sentir à l’aise dans son travail, c’est d’expliquer d’emblée aux autres quelles sont clairement les difficultés que l’on rencontre. Cela permet de mettre tout le monde en confiance et de répondre aux interrogations , estime Samuel, handicapé au niveau auditif.
Des compétences plus que des quotas.
L’enjeu principal reste de prouver rapidement que l’on n’a pas été engagé seulement pour remplir le quota de handicapés mais aussi pour ses compétences. Pour Mathieu, c’est clairement un défi à relever. Même si mon embauche s’est réalisée dans le cadre de la Mission Handicap de l’entreprise, j’ai les compétences pour assumer le poste. Le fait que je sois amputé d’un bras ne me gène pas trop pour remplir mes missions. Malgré tout, je dois montrer que je suis bien à ma place , affirme-t-il.
Être jugé comme les autres.
Finalement, ces cadres souhaitent d’abord qu’on les traite comme des salariés ordinaires , sans un traitement de faveur qui serait peut-être mal perçu par leurs collègues. Ma hiérarchie connaît mes points forts et mes points faibles, ils m’ont été dits franchement et c’est très bien comme ça , déclare Béatrice. Je n’ai aucune envie qu’on me fasse de cadeaux , poursuit-elle. Vis-à-vis des clients, il faut parfois encaisser des réactions de gêne ou de surprise. Lors du 1er contact, ils peuvent être surpris par mon fauteuil roulant. Mais une fois entrés dans le vif du sujet, le travail prend le dessus , estime-t-elle.
Parfois, c’est inévitable, le handicap peut perturber la mission à mener. Et les cadres concernés ont parfois l’impression que cela risque de freiner leur évolution de carrière. Peut-être vont-ils mettre plus de temps pour prendre du galon comparé à un collègue valide au même poste. A fortiori, l’accès au management semble plus compliqué à atteindre… mais envisageable. Pour moi, il n’y a pas d’incompatibilité entre mon handicap et le fait de pouvoir manager. C’est une question de compétences et d’expérience, affirme Samuel.